A l’aube de tes deux ans, ma #princesselucie, je me souviens… Cette nouvelle grossesse qui arrive gentiment à terme me replonge dans les souvenirs de ta grossesse à toi. Cela doit être parce que nous sommes quasiment à la même période de l’année, deux ans plus tard, et que les deux grossesses se ressemblent… Peut-être aussi parce que depuis un certain temps, en te couchant le soir, tu nous verbalise que tu « as peur ». Tu es encore si petite et tu mets déjà un mot sur une de tes émotions. Cela me questionne, m’interpelle et me fait repenser à ces deux ans écoulés et aux peurs que j’ai moi-même ressenties en moi et qui étaient liées à toi. Et je me rends compte que j’ai eu une grande angoisse de te perdre depuis le début de ta vie in utero.
Je te raconte…
Il y a eu ce début de grossesse « houleux », avec des saignements réguliers, un décollement de la poche et de nombreux allers-retours aux urgences et chez la gynéco…
Après quelques mois d’accalmie, il y a eu ces contractions prématurées avec un col raccourci un peu trop tôt et une mise au repos forcée…
Puis il y a eu l’accouchement… Ton petit coeur nous a fait de belles frayeurs sur le monitoring. Ni une, ni deux, on m’emmène en salle d’acc. et on me parle de provocation pour intensifier ces contractions, qui comme par hasard s’étaient calmées. Au final tu es arrivée comme une bombe, si rapidement et en pleine santé. Même pas le temps de brancher la perfusion que tu étais déjà là. Papa a d’ailleurs pu arriver de justesse pour te voir pointer le bout de ton petit nez. Ouf, tu allais bien.
Ensuite, il y a eu le séjour à la maternité. Tu avais beaucoup de glaires que tu avais de la peine à évacuer. A plusieurs reprises, tu faisais mine de vomir, tu crachouillais et tu n’étais pas confortable. Selon les sages-femmes, cela allait se régler dans les premiers jours. Il fallait juste laisser du temps et, avec l’alimentation, cela devait aller mieux.
Arrivés à la maison, tu étais toute vive, tu tétais bien. L’allaitement s’était mis en place et, par chance, ta maman avait bien assez de lait. Mais tu continuais à nous faire des épisodes de « remontées » de glaires et de lait. A quatre jours de vie, alors que je te changeais la couche, tu t’es cambrée vers l’arrière, faisant mine de chercher ton air. Tu as changé d’un coup de couleur pour devenir très pâle et tes lèvres sont devenues bleutées pendant quelques longues secondes. Ta respiration était bloquée. Pour finir, tu as régurgité par la bouche et par le nez et tu as repris ton souffle. OUF j’ai bien cru que tu allais mourir dans mes bras!!! Allô sage-femme, puis départ aux urgences. Tu allais bien, mais tu as fait ce qu’on appelle un « malaise du nourrisson ». Dans ton cas, il était en lien avec la régurgitation « bloquée ». Les contrôles étaient bons, nous avons pu rentrer à la maison.
Depuis lors a débuté le marathon des régurgitations. Tu nous aspergeais jour et nuit de quantités juste incroyables de lait et de purées, jusqu’à ce que tu commences à marcher (non, les épaississants et le début de l’alimentation solide n’ont rien changé). Les premiers mois, je t’avoue que je n’étais jamais vraiment tranquille la nuit, tu dormais près de nous et je t’entendais souvent « ravaler » ou au contraire tout ressortir. J’étais en semi-éveil presque permanent, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose et que tu t’étouffes, même si ton lit était à l’équerre. Tu as refait des épisodes de « blocage de régurgitation », mais jamais autant importants que celui du quatrième jour de ta vie.
Les mois défilent, tu es une boule d’énergie et de joie de vivre. Même si aucune nuit n’est reposante (ni pour nous, ni pour toi), cela ne se répercute pas sur ton épanouissement (tes nuits et ton sommeil sont une autre histoire que je te raconterai un autre fois^^). Petit à petit, tu as su te retourner, te tenir assise, et j’avais moins voire plus du tout de craintes pour ces régurgitations qui étaient devenues une routine.
Arrive ton premier anniversaire et s’en va l’angoisse de la mort subite du nourrisson. Tu commences à marcher et les régurgitations se font de plus en plus rares, avant de cesser complètement. Tu es très active et très débrouille. Tu grimpes partout et essaie de suivre ton grand frère. Tu es en pleine forme et tu bouillonne d’émotions.
A 13 mois, tu fais le premier épisode de ce que l’on nomme « le spasme du sanglot » (je raconte tout ça ici). Et la je peux te dire, ma Lucie chipie, que rebelote, j’ai cru que tu mourais devant moi.
Pfiouuuuuu ça en fait des craintes quand même…
Bon bon, on est bien d’accord ma chérie que tout ça ne résume en aucun cas notre vie avec toi^^. Je ne vis pas avec la boule au ventre chaque seconde. Mais ces événements qui se sont produits durant ces deux ans m’ont bien démontré qu’être parents, c’est une source incommensurable de joies, de bonheurs et d’amour, mais aussi d’inquiétude. Et je ne pense pas me tromper en disant qu’une certaine inquiétude pour nos enfants adorés nous suivra toute notre vie… Non?
Enfin bref, ma #princesselucie, voici une petite parcelle de vie que je tenais à te partager. Je t’aime infiniment!
Maman