Craintes, préjugés, découvertes, vécu, sentiments,… Aujourd’hui, je vous parle de l’allaitement, de MON allaitement. Pour mon premier enfant, allaiter une envie. Une envie de donner le meilleur pour lui, une envie d’essayer en tout cas. Pour ma deuxième, c’était une évidence. Dans mon récit vous allez trouver sûrement beaucoup de références à l’allaitement de #myben, car forcément, tout était une première fois avec lui. Mais je vous livrerai quelques unes de mes expériences avec #princesselucie, car qui dit deux bébés différents, dit deux allaitements différents.
Avant d’aller plus loin, je tiens à préciser que je suis POUR l’allaitement et que je n’ai pas peur de le dire haut et fort. Mais je tiens surtout à vous dire que je ne suis PAS CONTRE le biberon, que je ne trouve pas que les mamans qui n’allaitent pas son plus nulles, et que je ne me sens pas supérieure à elles. Ok? Je vous parle de ce que je connais, et je connais l’allaitement et non le biberon… donc voilà :-) Ne voyez aucun message caché, méchant ou rabaissant dans mes propos.
Bon allez, je vous raconte tout ça? (enfin, je ne vous raconte qu’une infime partie, le sujet étant si vaste que ce n’est pas un seul article que l’on peut lui dédier, mais bien un dossier entier).
L’idée que je m’en faisais
Ce que j’ai lu
L’allaitement c’est bien! Tout le monde le sait et moi aussi! J’avais lu et relu que l’allaitement :
- c’est sain et 100% naturel
- c’est à la bonne température et adapté pile poil pour le mimi, et ça tout au long de sa croissance
- ça transmet au bébé les anticorps de maman
- c’est pratique, économique et écologique
- ça contribue à éviter le surpoids, les allergies,…
- ça sécurise le bébé et favorise le lien d’attachement à maman (je n’insinue pas par là que si tu n’allaites pas, tu ne peux pas créer un lien d’attachement avec ton enfant hein)
- ça aide l’utérus à retrouver sa place, ça protège contre le cancer du sein
- …
Ce que je pensais
Avant de commencer cette aventure lactée, j’avais des préjugés et pleinnnnn d’idées préconçues (par moi-même donc). Pour moi, il était clair que:
- tu allaites un « petit bébé » et pas un « grand bébé » (pour moi « grand » signifiait, à ce moment-là, « après 6 mois de vie »). Il ne me venait clairement pas à l’esprit qu’on pouvait allaiter beaucoup plus longtemps que ça
- j’allais mettre une terme à cette aventure dès ma reprise du travail, et j’allais donc commencer un sevrage quand #myben aurait 4 mois
- je n’allais jamais allaiter « en public » ou alors entièrement cachée sous un immense drap^^
- le papa allait me « décharger » en donnant un biberon par-ci, par-là, car l’allaitement ça fatigue
- le papa aurait du mal à trouver sa place et à créer le lien d’attachement s’il ne peut pas donner de biberon
- j’allais littéralement crever de mal à chaque mise au sein
- je ne donnerais jamais le sein pour une autre raison que nourrir mon bébé
Et je peux encore continuer la liste un moment… Et vous l’aurez compris, la réalité a été toute autre :-P
Mes craintes initiales
Avant d’avoir expérimenté pour la première fois une mise au sein, et avant d’avoir vécu ces mois d’allaitement, j’avais des appréhensions, des peurs…
J’avais peur:
- de ne pas savoir comment mettre au sein (positionnement, mise en bouche,…)
- de ne pas avoir assez de lait, d’avoir un lait pas assez nourrissant
- d’avoir mal (aux seins, aux mamelons,…)
- d’avoir bébé pendu au néné H24 (si, si, ça me faisait très peur de ne plus être « libre »)
- d’allaiter à l’extérieur de chez moi, « sous les regards d’autrui ». (Je profite pour tirer un petit coup de gueule à tous ceux qui observent du coin de l’oeil, d’une manière moqueuse ou dégoutée, une maman qui allaite son enfant. C’est quand même un monde que les jeunes mamans doivent craindre de nourrir leur bébé à l’extérieur à cause de ça. Ah mais oui, c’est vrai que de voir un petit (ou même un grand finalement) bout de néné dans la bouche d’un bébé est tellement plus obscène et censurable qu’une nana au crop top monstrueusement court et transparent, ou avec un décolleté démesurément plongeant, ou encore une jupe raz-la-fouff… ABE)
La réalité, ma réalité
A l’hôpital
J0, la rencontre: A peine sorti de mon ventre, mon bébé (cela vaut pour mes deux enfants) a été posé directement sur moi. La nature faisant bien les choses, je l’ai vu immédiatement chercher à téter et se tortiller avec entrain pour trouver le sein, comme s’il avait un GPS qui lui indiquait la bonne direction. Cette première rencontre est très forte et remplie d’émotions. La sensation d’avoir son bébé qui tète pour la première fois est tout de même assez étrange. Quelques secondes auparavant, il nageait encore dans ton utérus, et là, non seulement il est à l’air libre, sur toi, mais en plus il s’approche et s’accroche à ton mamelon instinctivement (ouahhh trop fort le bébé hein :-)).
J0-J3, la découverte et l’entraînement: Pour mon premier, je trouve que les 2 jours post-partum n’ont pas été vraiment évidents (pour l’allaitement je dis). Entre petites maladresses et multiples questionnements, je tentais tant bien que mal de le mettre au sein dès que je percevais des signes d’éveils et d’envie. (Tu sais quand on dit: « ohh il cherche ». En gros, ça veut dire que ton bébé te montre qu’il a faim par des mouvements et des petits bruits de succion avec sa bouche, par la danse de ses petites mains vers sa bouche ou lorsqu’il commence à lécher ton cou, ton bras ou tout autre bout de peau qui dépasse). Les seins produisent le premier lait, le colostrum (liquide épais et jaunâtre riche en protéine et en anticorps déjà présent en fin de grossesse). C’est une toute petite quantité, mais celle-ci est suffisante pour le bébé durant les premiers jours. Bébé, #myben était au taquet dès la naissance. Il mangeait toutes les 2-3h à la maternité, et les tétées duraient très lonnnnnng. #princesselucie, au contraire, se laissait dormir des heures et des heures, et les tétées c’était 5 minutes d’éveil top chrono. Durant ces 2 jours, les sages-femmes ont été d’une grande aide, non seulement pour m’aider et me guider dans les positionnements, mais aussi pour me rassurer dans mon rôle de « mère nourricière ». Seul hic, je dirais: difficile de s’y retrouver quand l’une te dit quelque chose et l’autre l’inverse… Donc si je peux te donner un conseil, cherche déjà (avant ton accouchement) à rencontrer une sage-femme ou une doula de confiance, qui te suivra et t’épaulera quand tu rentreras à la maison (tu auras ainsi un seul discours auquel te raccrocher).
J3, la montée du lait: ouahhhhh des seins de compet’, c’est le cas de le dire (je me rappelle la tête de mon mari : « tcheuuuuu » qu’il a dit :-P). Bon, à part ça c’est tout dur, extrêmement sensible, voire douloureux. Le lait est bien là, il suffit de presser un petit coup pour le voir s’écouler et même gicler! J’ai trouvé ça juste fantastique, comme une victoire (« ouf, j’y suis arrivée« ).
A la maison
Là, c’est la grande aventure qui commence. Pourquoi la grande aventure? Car c’est comme si tu étais à présent « sans filet ». Bien sûr, tu as peut-être un réseau qui t’entoure (maman, grand-maman, tata, sage-femme), mais tu te retrouves quand même seule à devoir prendre des décisions. Je me souviens que les premières tétées à la maison ont parfois été assez angoissantes, dès lors qu’elles étaient un peu différentes de celles vécues à l’hôpital (« arggg, il a pas tété autant longtemps qu’à la maternité, et maintenant il dort. Je fais quoi? Je dois le stimuler? Je dois le laisser dormir? Mince, mais où est la sonnette, que je puisse appeler la sage-femme » :-P). Oui, tu peux prendre ton téléphone et appeler TA sage-femme (ou ta maman), mais quand même pas forcément à toute heure. Il faut donc apprendre à te faire confiance, et à faire confiance à ton bébé. Et c’est vrai… Petit à petit, en tâtonnant un peu, tu apprends à connaître ton enfant, et lui de même avec toi, et peu à peu tout se met en place naturellement (je ne dis pas que c’est facile ^^). Ma sage-femme, ma maman et les copines qui étaient passées par là avant moi ont été d’un réel soutien, car, des questions, tu en as encore et toujours : ET C’EST NORMAL! (« punaise, c’est le 8ème caca liquide aujourd’hui, c’est normal? » Ou inversement: « purée, ça fait 8 jours qu’il a pas fait caca, c’est normal? »).
Pour l’aspect plus technique, chez nous, les bébés ont chacun à leur tour dormi dans le berceau, dans notre chambre, ce qui facilitait grandement les tétées nocturnes. J’ai de la chance, le Chéri n’est absolument pas perturbé par un bébé qui crie dans la même chambre que lui, quand il dort, il dort! (tu crois qu’il fait semblant? :-p). En tout cas, trop chou le Chéri qui, si je le lui demandais, se levait sans broncher durant la nuit pour changer le caca ou pour faire le rot. Je ne m’étale pas plus sur le sujet du Chéri-papa ici, un article spécial « papa et l’allaitement » viendra.
Moi physiquement
Sans prendre de pincettes, vous ne m’en voudrez pas… Les seins étaient bien bombés, et les veines plus apparentes que d’habitude. Ils étaient plus sensibles aussi, et lorsque l’heure de la tétée approchait ou lorsque je me mettais à penser assidûment à mon bébé, je sentais mes seins picoter et le lait monter. En quelques minutes, ceux-ci étaient remplis à craquer, et débordaient même dans le petit coton se trouvant dans mon soutien-gorge. Pendant les 3 premiers mois environs, et cela pour les deux enfants, dès lors qu’ils entamaient la tétée, et que le réflexe d’éjection se déclenchait, je ressentais des douleurs dans les seins, comme si on m’y plantait des aiguilles à tricoter (on est d’accord, rien à voir avec les douleurs de l’accouchement. Mais c’est quand même le genre de douleur qui me faisait lever les orteils, hérisser les poils et froncer les sourcils. Et je ne suis pas connue pour être très douillette :-P)). Ah oui, et j’ai presque oublié les tranchées (hein?), ces petites contractions quand même un peu douloureuse qui pointent le bout de leur nez à chaque fois que bébé se met à téter. Je vous rassure, ça ne dure pas des mois, et bien que pénibles, elles sont essentielles. Elle aident non seulement l’utérus à retrouver sa taille normale, mais également protègent contre les hémorragies. Si elles te sont vraiment insupportables, tu peux sans autre prendre le paracétamol ou l’ibuprofen qui t’aura été prescrit à ta sortie de la maternité.
Moi moralement
Je suis chanceuse, mes deux allaitements se sont (et se passent toujours pour #princesselucie) très bien passés. Quelques petits coups de mou parfois, mais rien de méchant. En gros, le moral était super bon. Si je vous résume ça en quelques termes, ça donnerait: motivation, bonheur, satisfaction, fierté, plénitude, sensation de symbiose…
Et à l’extérieur?
Ultra pudique lors des tétées « en public » pour #myben, je le suis beaucoup moins pour #princesselucie. Je pense que l’expérience et la confiance en soi y sont pour beaucoup. Vous l’aurez deviné, je ne me cache pas entièrement sous un drap pour allaiter. Je ne suis pas de celles qui s’exhibent, je reste aussi discrète que possible. Mais c’est un fait, les premiers temps hors de la maison je ne faisais pas la maligne et étais même bien stressée. Je vous promets un petit article sur l’allaitement « en public », où je vous donnerai quelques astuces pour que cela soit simple et discret.
Voilà, je me rends compte que je ne vous ai pas dit la moitié de ce que j’aurais voulu vous dire, et que l’article fait déjà 10km. Je m’arrête là pour l’instant, et reviendrai, comme je vous l’ai dit, avec d’autres articles sur le sujet.
Pour les curieux, je continue d’allaiter ma #princesselucie qui a 7 mois et demi, et j’ai allaité mon petit #myben jusqu’à ses 10mois… On est loin du sevrage à 4 mois que j’avais prédit hihihi.
Et chez vous comment ça s’est passé?
A tout vite…