Pour certaines, la fin du congé maternité correspond à un arrêt de l’allaitement. D’autres émettent le choix de continuer. C’était mon cas lorsque j’ai repris le travail après la naissance de #myben et ce jusqu’à ce qu’il ait 10 mois.
Dans cet article, je vous livre une partie de mon vécu. Je ne cherche pas à vous expliquer « les bienfaits de l’allaitement maternel », « une mise au sein efficace » ou encore « l’art de tirer son lait » (ces sujets feront l’objet d’autres articles je pense), mais souhaite simplement vous partager un peu de la réalité du terrain, que j’ai vécue. Je vous parle de ce sujet en me référant à l’allaitement de #myben, car ça a été tout différent avec #princesselucie, étant donné que je n’ai pas repris mon activité professionnelle d’infirmière après le congé maternité.
Mon bébé a 5 mois…
Lorsque j’ai repris le chemin du travail pour un taux de 60%, mon bébé avait 5 mois. Il mangeait donc une purée de légumes pour le repas de midi, une compote de fruit pour le goûter, et était allaité 4 fois par jour. Il avait déjà testé le biberon quelques fois lorsque je devais m’absenter. Les premières fois avaient été un peu chaotiques, mais heureusement, au moment de la reprise cela ne lui posait plus de problème (même s’il préférait bien évidemment le néné).
Quelques réserves…
J’avais commencé à faire des réserves en vue des sorties en amoureux, et surtout de la reprise du travail, quand #myben avait 2 mois. J’avais le temps, donc je tirais le lait après la tétée du matin (généralement, c’est à ce moment-là qu’il y a le plus de lait), ce qui m’a permis de faire de bonnes réserves. A coup de 150 ml tous les matins, ça te fait direct une bonne petite quantité et te remplit assez rapidement les compartiments du congélateur (tempérament de fourmi, tu dis?). C’était tant mieux pour moi et pour bébé, car dès que j’ai recommencé le travail, je n’ai plus vraiment eu le temps et l’énergie de faire des réserves, et les quantités que je tirais étaient très vite utilisées.
Concernant les règles de conservation, je ne m’aventure pas à vous donner des recommandations ici, car cela change assez souvent. Je vous conseille simplement de congeler par petites portions, pour éviter le gaspillage en décongelant une trop grande quantité alors que vous n’en avez besoin que d’une partie (le temps de conservation après décongélation étant de 24h). Et n’oubliez pas de dater les portions. Pour le reste, référez-vous sans hésiter à votre sage-femme ou consultez le site de la Leche League.
Un peu d’organisation…
Je ne vous cache pas que de continuer à allaiter #myben tout en reprenant mon activité professionnelle a demandé une certaine organisation.
Pour poser le décor :
- L’hôpital où je travaillais était situé à 35 minutes en voiture, ou 45 minutes en train (si on rajoute le trajet à pied), de ma maison, et il fallait encore que je me change avant d’arriver prête dans le service.
- Les horaires de travail étaient continus, c’est-à-dire que je ne rentrais jamais à la maison pendant la journée (ou la nuit) de travail, je ne pouvais donc pas faire de « pause-allaitement » auprès de mon petit.
- Le planning était variable, je travaillais parfois la journée, parfois la nuit, parfois la soirée et parfois le weekend.
- Bébé était gardé, la plupart du temps, soit par son papa (qui a aussi des horaires irréguliers), soit par sa grand-maman, avec le relais de grand-papa, des tantes ou de sa grand-mamy.
Le matin, je me levais donc 30 minutes avant l’heure habituelle pour tirer le lait. Autant dire que le réveil qui sonne à 05h00 ça pique un peu le yeux :-P (ohhh oui je sais qu’il y a pire dans la vie et que des gens se lèvent bien plus tôt, mais il faut quand même prendre le pli). Il y avait toujours une petite part de stress et d’anxiété de ne pas réussir à avoir la quantité attendue de lait et d’être en retard au boulot. Et forcément, si tu te mets la pression, tes nénés auront tendance à « fermer les vannes », à ton grand désarroi. C’était pour moi un peu frustrant de ne pas pouvoir allaiter mon petit avant de partir pour une loonnnnngue journée loin de lui. Mais c’est comme tout, on s’habitue finalement.
Si je faisais un horaire de 12h30 (soit 7h00-19h30), je devais faire en sorte de préparer le lait nécessaire pour les repas du matin, du midi, de l’après-midi et du soir (étant donné que je partais avant qu’il se réveille, et que je revenais après son coucher). Il fallait donc jongler entre les réserves et le lait tiré la veille et le matin. Papa et grand-maman avaient une jolie feuille explicative en ce qui concernait les quantités à donner (et tout le reste :-p).
Si je travaillais l’après-midi, j’avais la possibilité de donner le sein avant de partir au travail, ce qui était « tout bénèf » pour moi et pour mimi, par contre le soir c’était au biberon.
De retour à la maison, c’était le temps de la tétée des retrouvailles, ce doux moment, rempli de réconfort et de tendresse que je n’aurais manqué pour rien au monde : QUE DU BONHEUR, autant pour lui que pour moi.
Et au travail
Quand tu quittes ton petit pour plus de 12h30 et que tu l’allaites, tu dois inévitablement trouver un moyen de tirer ton lait dans ce laps de temps… Bonjour les douleurs et les débordements si tu ne le fais pas. A mon grand soulagement, j’avais la possibilité d’utiliser une pièce que l’on pouvait fermer à clé… OUF ! Même si tu redoutes, tout de même, le « toc toc » inattendu de la personne qui a, tout à coup, besoin de la salle PILE au moment ou tu es là, les nénés à l’air, face à ta machine de guerre qui te berce avec le doux son de « BVVV BVVV BVVV BVVV ».
Mon caractère stresso-anxieux rendait ces moments pas forcément très évidents. En gros, c’était toujours un peu la course. Vite vite, tu délègues la responsabilité de tes patients à ta collègue (qui a déjà son travail à faire) pour t’absenter 20 à 30 minutes. Il m’est arrivé de ne pas avoir le temps ou d’avoir très peu de temps pour cette « pause-allaitement » (bon, peut-être que c’est moi qui m’organisait mal ou qui me sentais coupable de laisser « mon job » aux autres pendant cette demi-heure… quoi qu’il en soit, ce n’était pas un agréable moment de détente pour moi). Selon l’horaire que je faisais, j’essayais de faire cette pause aux mêmes moments que bébé tèterait si j’étais avec lui, et en horaire de 12h, je tirais le lait au milieu de la journée, aux alentours de la pause de midi. J’ai de la chance, les seins se sont vite habitués à être moins sollicités, mais le soir en rentrant à la maison, je sentais qu’ils étaient très tendus, et parfois un peu douloureux.
Quand je tirais le lait sur mon lieu de travail, je n’arrivais qu’à avoir de faibles quantités (jamais suffisantes pour un repas). Stress de devoir se dépêcher, stress de ne pas réussir à avoir la bonne quantité, stress que quelqu’un frappe à la porte, absence de mon bébé près de moi, et de m’hydrater correctement… Tout cela avait son importance, et un impact sur l’éjection de mon lait à ce moment précis. Malgré tout, je réussissais à collecter du lait maternel, et avec les réserves que j’avais faites auparavant, j’ai toujours eu assez pour mon mimi.
Pour ce qui est de la conservation, travaillant en hôpital, j’avais la chance d’avoir un frigo dans le service. Lors des trajets, je mettais le lait dans un sac isotherme.
Ma machine de guerre : le tire-lait double Medela Swing Maxi
Je l’adore!! Il est pratique, efficace, électrique, petit et transportable facilement, et il permet l’éjection de lait des deux seins en même temps. Il est pas trop trop bruyant (gour en avoir testé d’autres). Quand au prix, c’est un investissement c’est sûr, mais il ne faut pas hésiter à discuter avec votre sage-femme si vous désirez acheter un tire-lait, elles sont de bon conseil et parfois elles ont de bons filons.
Malgré toute la gratitude que je lui porte, j’avoue que le « tirage de lait » n’a jamais été l’un de mes moments favoris. Oui, ça permet de continuer à nourrir ton petit avec TON lait même si tu es absente, mais comment dire… Tu es quand même face à une machine qui te presse simultanément les tétons d’une manière peu confortable et glamour.
Je vous effraie peut-être avec ce que je raconte? Si c’est le cas, je m’en excuse! Je vous expose simplement et de façon « cash » (peut-être un peu trop?) les souvenirs de cette expérience. Je vous jure que finalement c’est pas si compliqué, et que c’est vraiment un super bénéfice pour votre loulou. Oui, ça demande quand même un petit temps d’adaptation, surtout quand le bébé est encore tout petit, mais au final, c’est formidable et précieux de pouvoir continuer à nourrir son petit avec son propre lait, qui, de plus, s’adapte au fur et à mesure entièrement à ses besoins. On ne cesse de le répéter, le temps file et la petite boule de bébé pelotonnée contre soi grandit trop vite… Alors de pouvoir maintenir encore quelque temps cette relation si « spéciale » et privilégiée avec #myben me tenait vraiment à coeur, et je suis contente d’avoir pu concilier mon travail et l’allaitement.
Pour terminer cet article, sachez qu’il y a des droits concernant l’allaitement au travail, vous trouverez toutes les infos nécessaire ici. Les sages-femmes peuvent vous accompagner et vous conseiller.
Pour toute question relative à l’allaitement, vous pouvez à tout moment vous renseigner sur le site suisse de la Leche League ou contacter une animatrice bénévole (selon leurs disponibilités). Voici le lien pour celles de Suisse Romande.
Et votre reprise à vous s’est passée comment? Avez-vous continué l’allaitement? Racontez-moi tout :-).
A tout vite…