Un mois de semi-confinement. Un mois sans voir les amis, les petits copains, les grands-parents, les collègues, … Un mois sans aller au magasin, sans petit-dèj dehors, sans petite pause café avec maman, sans loisirs, sans école…
Et si on retournait à cette fameuse date du 16 mars ? Lorsque nous avons reçu cette fameuse lettre, cette information qui disait :
plus d’école
plus de loisirs
restez à la maison
D’abord l’euphorie, puis le stress, puis l’angoisse, puis l’excitation, les interrogations et de nouveau l’angoisse, la peur, puis la sérénité enfin ! Je reviens en quelques mots sur ce dernier mois de semi-confinement (oui semi, car finalement nous pouvions promener en forêt, dans des lieux isolés…). Je te dévoile mes émotions, mes ressentis, mes peurs mais aussi le côté positif, parce que si j’ai appris quelque chose depuis mon burn-out, c’est qu’on peut trouver du positif partout, même la chose la plus simple…
Semaine 1 : l’inconnu
Cette première semaine a été comme une semaine bizarre pour nous quatre. Mon mari allait encore travailler en jonglant avec le télétravail, pour que moi je puisse travailler à mon tour à la maison. Marine était excitée par ce nouveau challenge d’école à la maison, de mon côté j’avoue que j’étais un peu stressée, nous n’avions pas encore d’instructions de la part de l’école. Des exercices d’écriture, de math, des sciences et des bricolages, etc… C’était du soft mais mon but n’était pas de me mettre la pression ni de stresser les enfants. Nous avons vécu cette semaine dans le flou, un peu comme sur un nuage.
De mon côté, j’avoue que je n’étais pas très rassurée. Avec les infos du soir, puis les infos venant d’Italie, mes angoisses ont refait surface. J’ai recommencé à avoir des insomnies. Mon nouveau rôle de « maman au foyer » a pris toute sa place, je me suis découverte une patience que je ne soupçonnais pas avoir, j’étais motivée et la relation avec les enfants s’est améliorée. Bien sûr que j’avais des moments « moins bons », c’est normal. Les apéros sont là pour ça non ? ;-)
Semaine 2: l’adaptation
La première vraie semaine avec l’école la maison. Nous avons reçu le programme ainsi que des fiches et tout le tralala. Nous avions motivé les enfants pendant tout le week end ! Lundi c’est l’école qui commence avec maman ! De ce côté rien à signaler, ils ont suivi et Marine était contente de reprendre les petites habitudes. Nous avons décidé que nous allions pas nous mettre la pression, la maîtresse a envoyé un programme soft mais aussi de la gym, des choré, des poésies, du chant et bricolage. Nous avons fait comme on a pu avec ce qu’on appréciait le plus faire (Marine est en 2H). Bref comme une lettre à la poste. De notre côté, le travail était plus compliqué à gérer pour mon mari et moi… Le télétravail avec deux enfants en bas âge ce n’est pas simple, il est resté à la maison 2 jours pour que je puisse avancer sur mon projet. Je me mettais la pression, je ressentais une pression de ce côté et j’avais de la peine à lâcher prise.
De mon côté, malgré que je n’avais pas de pression pour l’école à la maison, l’angoisse montait de plus en plus. Les nouvelles du soir n’aidant pas, je faisais des cauchemars et des insomnies. J’avais peur pour nos proches. J’en venais même à pleurer en cachette pour évacuer. Je provoquais des petites disputes avec mon mari pour évacuer aussi (pardon chéri), j’étais à cran et je savais qu’il fallait que je fasse attention. Je me sentais glisser tout doucement vers le bas et ça, C’était un signe qu’il fallait que je me protège. Et d’un autre côté je ressens les bienfaits de rester à la maison, plus de stress le mercredi, plus de stresse le matin tôt pour les amener à la crèche, UAPE, vite aller au travail. Cette vie me convient finalement !
Semaine 3 : l’apaisement
L’école continue avec des exercices et des bricolages, c’est un peu plus compliqué à gérer les émotions de Marine et les miennes… C’était souvent le conflit pour nous deux. Donc qu’est-ce que j’ai fait, je me suis retenue de crier, je me suis énervée, je l’ai envoyée jouer dehors au lieu de la gronder fort… Bref, nous sommes en apprentissage pour la gestion de nos émotions… Je me suis rendue compte que j’ai aussi beaucoup changé, comme je l’ai dit, je suis beaucoup plus patiente, plus à l’écoute et présente pour eux.
Je continue mes 2 jours de travail fixe grâce à mon mari qui part travailler plus tôt et qui a changé ses jours de travail. La pression est redescendue de mon côté. Je fais ce que je peux et le reste advienne que pourra, je ne peux délaisser mes enfants et ma famille pour… le travail. Je pense qu’en ce moment le plus important c’est d’être présente et de ne pas vouloir TOUT faire pour finalement exploser. Mon moral va aussi mieux, je suis sereine, je me sens moins angoissée, je suis plus slow aussi, vous l’avez remarqué sur Instagram ? Je regarde plus de série (ahaha l’excuse), je fais beaucoup de pâtisserie, bref, je me sens bien.
Semaine 4: la sérénité
C’est les vacances de Pâques. Nous avons eu un invité surprise… Monsieur COVID-19 s’est invité, mon mari a eu des symptômes plutôt soft, même si ça l’a cloué au lit les premiers jours jusqu’à Pâques, qu’il devait se reposer et pas trop s’activer… les enfants ont été cléments et ont suivi ce rythme. J’ai donc profité de me lever très tôt pour travailler tous les jours. Pas d’école ni de rythme pour eux et ça leur a fait du bien !
Côté émotions, je suis sur la sérénité totale, j’en viens même à aimer ce confinement, ça m’a permis de revoir mes priorités, de me regarder être maman, d’être plus calme et moins énervée, d’être cette maman patiente que je rêvais d’être, de devenir complice avec les enfants même si je reste parfois la méchante de l’histoire ahah ! Bref, encore quelques semaines de confinement, je vais en profiter à fond parce que je me sens bien.
Les dernières semaines : la routine ou pas
Finalement c’est devenu une routine, se lever, déjeuner, jouer, se préparer et ECOOOOLE, puis récré puis ECOOOLE, puis dîner et activités créatives ou libres. Entre deux il y a bien entendu le travail lorsque le papa rentre plus tôt. C’est cool les enfants apprécient ce rythme et nous aussi, on se sent bien même si fatiguée ahah ! Mais… mais… Ces dernières semaines, il y a eu beaucoup d’interrogations, vacances, retour au travail, crèche, UAPE, organisation, … Je n’aime pas l’incertitude (même si je suis indécise), je n’aime pas l’inconnu, je n’aime pas ne pas aller dans ma maison d’Italie, je n’aime pas tout ça et ça me stresse beaucoup. D’ailleurs, je fais des insomnies, j’ai des palpitations, des angoisses, comme au début du confinement. Je sais qu’on est pas à plaindre hein, je sais qu’il y a pire mais je t’explique juste mes émotions.
Vivement le retour à la normal même si ce petit relâchement de stress m’a fait du bien. Vivement l’école, vivement les apéros et les insouciances !
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Et le télétravail ?
Nous avons continué notre rythme tout de même soutenu avec le travail. Entre papa qui était plus là le samedi pour travailler, de mon côté j’ai changé plusieurs fois d’organisation pour que papa puisse faire ces heures de travail (à l’extérieur), bref, je ne m’en sors plus, une fois je travaille plusieurs jours de suite, d’autres fois, des après-midi, ou encore des heures par-ci par-là. C’est maintenant que j’ai besoin d’un retour à un rythme. Clairement, faire du télétravail avec des enfants en bas âge, en étant seule, pour moi c’est impossible à moins d’allumer la TV, à moins de crier, de ne pas être concentré, bref. C’est pourquoi nous avons pu trouver des solutions d’organisation avec mari pour qui le télétravail serait plus simple mais pas permis. « Coucou il y a une femme à la maison pour s’occuper des gosses ! » Je suis admiratives des parents qui arrivent à travailler avec leurs petits enfants, vraiment vous êtes des stars !
Et les enfants ?
Le rythme des enfants n’a pas changé. Nous avons gardé les mêmes rituels du matin et du soir, les mêmes habitudes des semaines avec et sans école (par exemple pour la TV). Ils jouent beaucoup dehors sur la terrasse et pelouse, ils se disputent beaucoup moins qu’avant et j’ai l’impression qu’ils se sont rapprochés. Ils me demandent souvent quand est-ce que le virus va partir. Quand est-ce qu’on va pouvoir revoir nonno, nonna, grand-maman et grand-papa… Malgré les rendez-vous réguliers en vidéo-conférence et à distance, ils leur manquent beaucoup ! Et puis il y a la crise 1x par semaine, celle qu’on voit arriver, celle qu’on a appris à voir arriver, celle qu’on arrive à gérer de plus en plus. Je crois que nous sommes devenus plus résistants aux crises, mais les enfants sont aussi devenus plus résistants à nous ahah (et nos chantages) ! Clairement, Marine a envie de retourner à l’école, faire l’école avec sa maîtresse, voir les copains. Damien, mitigé, il est une jour par semaine en crèche et sinon avec les grands-parents donc je pense que ça lui manque aussi de pouvoir faire ce qu’il veut quand il veut ahah !
Et le couple ?
Rien à signaler à part quelques disputes, des désaccords du début, l’adaptation quoi ! Mais on lâche prise n’est-ce pas ? Et finalement il ne travaille pas à la maison. Je dois juste lâcher sur mon petit démon control freak ahah ! Je ne vais pas te mentir, ces semaines de confinement, nous a rapproché. On était pas éloigné hein mais on rigole bien plus ensemble, on se soutient, on discute, on fait l’amour bon ok ça c’était aussi avant !
Voilà voilà, un article un peu conséquent, mais je tenais à le faire pour garder une trace par ici de toute cette histoire que nous vivons tous. De tous ces moments partagés avec les enfants.
Et toi comment tu as vécu ce premier mois ?
A bientôt !