Comme promis, voici une petite sélection largement non exhaustive d’albums sur le thème de la lecture, des histoires, de l’imagination et des livres. Une jolie mise en abîme donc, pour mon plus grand plaisir puisqu’il s’agit bien là d’une de mes thématiques favorites.

Une histoire

Marc Majewski, éd. Le buveur d’encre

Laissez moi d’abord vous raconter l’histoire de la découverte de ce livre ! J’étais de passage à la librairie du Baobab à Martigny, une librairie indépendante très engagée, dans laquelle j’aime flâner et partager nos découvertes avec Yasmina, la gérante. Elle me voit arriver en caisse avec les derniers ouvrages d’une de mes autrices préférées : Rocio Bonilla. Elle me demande alors si je connais « La montagne de livres » et « La grande fabrique de mots »… Evidemment ! Sur ce, elle se dit qu’elle n’a plus rien à me faire découvrir et tout à coup, l’illumination ! Elle disparaît alors en rayon et me ramène « Une histoire » en me disant que c’est LE livre à lire aux enfants juste avant « La montagne de livres »…

Je me retrouve donc avec un ouvrage atypique en mains, aux illustrations grandioses comme des tableaux à exposer, et puis une promesse… « Une histoire », dans un grand livre noir, encore secret, on n’ose pas l’ouvrir, on ne sait pas ce qu’il y a dedans. Monde fantastique? Monde effrayant? Le champ des possibles est grand ouvert.

Cet album est une invitation, au voyage, à la rêverie, à la découverte d’une histoire dans toutes ses variations imaginables. Laissez-vous tenter…

Pour la chronique de « La montagne de livres », c’est par ici…

Lis-moi une histoire

Bénédicte Carboneill et Michaël Derullieux, Mijade

Voici l’histoire d’un loup, réveillé pendant sa sieste par le bruit que fait un papa en train de lire une histoire à sa fille. Mais ils s’en vont sans finir l’histoire et du coup il reste sur sa faim… Par chance, le livre traîne sur le banc, oublié. Il s’en saisit, ouvre les pages pour connaître la chute de l’histoire mais impossible, il ne sait pas lire. Il cherche alors un animal qui serait d’accord de lui lire la suite, mais ils ont tous peur du loup. Sauf peut-être le lapin, qui veut croire à sa bonne foi et son réel désir d’histoires.

Un album très sympa, avec des illustrations pétillantes. C’est une chouette histoire pour aborder l’apprentissage de la lecture et les possibilités qui s’ouvrent à nous grâce à elle.

La dernière histoire du soir

Nicola O’byrne, Père castor

Imaginez que vous choisissiez avec difficulté la dernière histoire du soir, disons les 3 petits cochons, mais voilà que ceux-ci ne sont que moyennement coopératifs. Là, alors que l’histoire démarre enfin, une demoiselle toute de rose vêtue prénommée Cendrillon débarque, déclarant que pour la dernière histoire du soir il faut absolument une princesse !!!

Bon, ben jusque-là ce n’est pas si grave, on a qu’à demander aux 3 petits cochons de jouer le rôle de la belle-mère et des deux méchantes sœurs même s’ils sont quand même un peu réticents à l’idée que ça devienne une histoire bisous bisous, et surtout il n’y a pas de gâteau dans cette histoire !.

Ça se complique quelque peu quand marraine la bonne fée ne daigne pas se pointer et qu’à la place c’est Petit Chaperon rouge et Grand méchant loup qui débarquent… Cela va être difficile de trouver un terrain d’entente entre tous ces protagonistes. Mais heureusement, LE personnage essentiel de l’histoire, à savoir le narrateur, sait y faire.

On a beaucoup rit avec les enfants à la lecture de cette histoire (qui s’avère longue et un sacré exercice pour celui qui lit à haute voix). Chacun avait son personnage préféré et se réjouissait de voir comment tout ce micmac allait bien pouvoir finir. Ce qui est certain, c’est que personne ne dormait une fois le livre refermé !

Le loup tombé du livre

Thierry Robberecht et Grégoire Mabire, Mijade

Voilà typiquement le genre de récit qui me fait jubiler. C’est l’histoire d’un loup qui tombe d’un livre, lui-même tombé de la bibliothèque quelque peu débordante de Zoé. Se sentant bien petit, il tente de se trouver un abri, mais le chat de Zoé l’a repéré et se réjouit de le croquer. Le loup va alors fuir à toutes pattes, rentrant dans un livre puis un autre. Il se fait mettre dehors par le mouton quand il arrive trop tôt dans l’histoire, ne trouve pas sa place parmi les dinosaures, et refuse d’enfiler une robe de bal pour se fondre dans la masse…

« Le loup choisit un livre au hasard et y pénétra. Il se retrouva dans une grande forêt. Une forêt, ça me plait, se dit-il. Il marcha longtemps. Soudain, il vit, assise sur un tronc d’arbre, une petite fille habillée de rouge qui pleurait. »

Pourquoi est-ce qu’elle pleure ? Parce que le loup de son histoire n’est pas venu au rendez-vous… Heureusement que notre ami égaré connait son métier et peut remplacer au pied levé.

Une petite pépite à savourer, qui permet aussi de dédramatiser ce personnage du loup qui parfois effraie les enfants. Une merveilleuse façon d’explorer l’objet livre avec des illustrations pleines de peps.

Quand on parle du loup…

Véronique Caplain et Grégoire Mabire, Mijade

Dans celui-ci, toujours avec les illustrations chaudes et drôles de Grégoire Mabire, on n’explore pas l’objet-livre mais les effets de celui-ci. Ce qui me fait tout autant jubiler.

« C’est mercredi et, comme tous les mercredis, Papa prépare un gâteau au chocolat. « Dis Papa, tu nous lis une histoire ? » demande Oscar. Papa ne dit pas non. Juste le temps d’étendre la lessive, de mettre son gâteau au four, et il arrive ! »

Papa s’inquiète de l’histoire qu’ont choisit les enfants, une histoire qui fait peur. Mais c’est bien connu qu’on adore se faire peur. Alors qu’il commence à lire, il entend un drôle de bruit dehors qui correspond à la description des dents du loup dans l’histoire. Papa se veut rassurant, c’est sûrement juste un volet qui claque. Mais quand au fur et à mesure de l’histoire, chaque bruit lu se reproduit autour de la maison, la tension monte d’un cran et l’imagination prend le dessus sur la rationnalité !

Alors ce loup, une histoire rien qu’une histoire ou ???

Un livre et plus encore…

Jeanne Willis et Tony Ross, Gallimard

On avait plusieurs livres dans ce genre dans la sélection, qui parlent de l’utilisation dérivée du livre en tant qu’objet. Le choix a été difficile et se sont les enfants qui ont tranché pour celui-ci, qui avait fait partie d’une sélection Né pour lire.

Un livre, c’est toujours plus qu’un livre. « Il est idéal pour caler une table… Et quel tunnel bien pratique pour ton train électrique ! C’est une excellente tapette à mouches… Un livre, c’est bien plus que des mots. »

La chute de cet album m’émeut beaucoup puisqu’il rejoint le message que j’essaie de faire passer au quotidien à mes enfants et à mes jeunes lecteurs en bibliothèque. Lisez, lisez, l’expérience est tellement enrichissante et nous fait grandir un peu plus chaque jour…

Pour aller encore plus loin sur ce thème, n’oubliez pas mon ami « Roland Léléfan bouquine », à retrouver ici , « Où tu lis toi » ici et « Une histoire très en retard » ici… Je ne manquerais pas de vous mettre toute la sélection en story permanente sur Instagram sur mon compte Les pépites de So.

Et maintenant… Lisez lisez et profitez ! A bientôt.