On m’a dit un jour, que lorsque l’on devient maman,
certains souvenirs peuvent refaire surface…
La rentrée c’était il y a un petit moment ici en Valais, le 20 août pour être précise. La rentrée pour #JolieMarine, qui à tout juste 4 ans, enfile ses baskets et son sac à dos et part à l’aventure… cette aventure scolaire. Je l’admire avec son insouciance, sa fierté de porter ce triangle fluorescent et ce sac à dos… Cette rentrée c’est aussi la mienne en quelque sorte. Une rentrée un peu spéciale qui méritait un article rempli de souvenirs, de questionnements, de révélations et mises à nu.
Une rentrée pour elle et moi
Une semaine, ou plutôt 4 demi-journées d’école enfantine. La rentrée. Difficile. Je culpabilise, je suis submergée par mes sentiments déjà bien avant ce jour J. Cette rentrée j’y pense depuis plusieurs mois, je stresse, j’en fais des insomnies, je parle à mon mari, je me replonge sans le vouloir dans mes souvenirs, dans mon enfance. Aïe. J’essaie de positiver, de me dire qu’elle n’est pas moi. Même à la crèche, en voyant que je posais des questions, elle me rassurait et me répétait que oui, elle était toute à fait prête. Pour ça il n’y a aucun doute, elle était prête et fière de commencer l’école.
Le seul hic, c’est qu’elle ne sait pas encore ce qui l’attend (mes souvenirs n’étaient pas positifs et mes pensées non plus). Une maîtresse, des activités ludiques et un banc d’école, mais le reste ? Tu sais la bienveillance (de la maîtresse et des futurs copines/copains) ? Ce qui est bien à cet âge-là, c’est qu’ils n’y pensent pas, ils vivent dans le moment présent et tout le reste n’a pas d’importance. La chance, je devrais faire pareil, vivre l’instant présent, au jour le jour… mmmh facile à dire hein !
Quelques souvenirs
Je ne sais pas toi mais moi je n’ai jamais aimé l’école, vraiment, JA-MAIS. J’ai toujours été un peu sensible là-dessus et depuis toujours l’école rime avec calvaire, angoisse, pleurs et j’en passe. Et ces souvenirs qui remontent… aaaah ça me fait espérer, vraiment, que mes enfants n’auront pas ce genre de souvenirs de leur scolarité.
Pour la petite histoire, je suis arrivée en Suisse en 1991. Mes parents venaient de recevoir leur permis C, j’ai donc pu commencer l’école ici en Valais. L’école… J’avais 6 ans, je ne savais pas un mot de français et j’ai commencé l’école enfantine pour apprendre le français, au lieu de la première primaire. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs, à part quand je parlais en italien avec mon copain de classe et que j’étais punie la tête dans les bras. Je me souviens aussi de la maîtresse et des Bisounours collés par terre. Le reste nada, rien, niente.
Cet oubli, traumatisme ou juste souvenirs refoulés ?
Je me souviens aussi de la suite de ma scolarité et je vous assure que ce n’est pas glorieux. Tout me stressait, j’en faisais des crises le dimanche soir… Ah oui, je me souviens que je faisais souvent semblant d’être malade, j’ai même essayé de mettre le thermomètre sur l’ampoule (ahahah) ! Ma maman était parfois compréhensive et parfois pas… Je devais prendre sur moi et y aller malgré tout.
Je me souviens, de cette maîtresse tyrannique, oui la vieille fille poilue du menton jusqu’au jambes et qui ne souriait jamais, qui grondait les élèves et n’avait pas une once de bienveillance …
Je me souviens qu’en fin d’année, on chantait « les livres au feu et les profs au milieu ! », ça c’était cooool ! Je me souviens des parties de cartes pendant la récré. Ou encore quand mon papa a dit à un garçon de ma classe d’arrêter de m’embêter ^^. #papapoule
Je me souviens de ces exposés, j’avais chopé Vivaldi, ouai le type au violon, je me souviens encore que je n’arrivais pas à trouver d’infos, mes parents ne pouvaient malheureusement pas m’aider et il n’y avait pas Internet à la maison.
Plus tard, à mon adolescence, tout ce que j’aimais c’était bricoler, dessiner, l’informatique et écouter mon walkman dans le bus.
Cette angoisse s’est métamorphosée au fil du temps, j’arrivais à surmonter de plus en plus mes peurs, même si en apprentissage, à l’école préparatoire ou encore à l’Eracom, j’avais toujours quelques crises les dimanches soirs. D’ailleurs lorsque j’habitais à Lausanne, j’ai développé des migraines, chaque semaine j’avais 2 jours de douleurs aigües, puis elles se sont estompées lorsque je suis rentrée chez moi.
La cour d’école
Ce n’est pas fini, ma copine va en rire, peut-être que toi aussi, peut-être que tu ne comprends pas mes angoisses mais je vais te dire un secret… Je t’ai parlé de la métamorphose de cette angoisse. Alors tu imagines mon état dans la cours d’école, dans un village où je ne connais personne et personne ne me connaît ? Et en prime avec toutes les mamans qui se connaissent déjà ? AAAAAAAh !
Le premier jour, ça ne compte pas, il y avait mon mari, j’étais « accompagnée », je pouvais donc parler à quelqu’un pour évacuer mon stress. Mais le deuxième, en arrivant dans la cours, j’ai vu ces groupes de mamans qui se connaissaient déjà, qui discutaient pendant que leurs enfants jouaient ensemble. Et moi, j’étais une maman seule, avec sa fille.
J’avais deux solutions :
- Faire l’Instagram addict en dégainant mon Iphone, baisser ma tête dessus pour faire défiler mon feed sans forcément regarder les photos.
- Faire bonne mine, sourire aux parents autour de moi genre « Salut je sais que tu ne me connais pas mais je te souris quand même ». Parler à ma fille pour la rassurer, lui expliquer que tout va bien se passer et comment ça va se passer.
J’ai choisi la deuxième solution.
Le sourire c’est la base de tout.
Le sourire ça fait du bien à toi et aux autres.
Le sourire, met la joie.
Sourire c’est primorial.
Mon plan de sauvetage était en exécution. Mais elle alors ? Et là j’ai vu l’émotion la submerger, elle luttait contre les larmes, d’ailleurs je luttais aussi pour ne pas pleurer, je me suis dis « Tu as deux heures pour pleurer après, tu as intérêt à la rassurer et garder ton trac pour toi! ». Mon plan a plus ou moins marché, j’ai évacué mon stress en rentrant, j’ai pleuré et je me suis calmée. Allez plus que … xxx jours !
Depuis quelques temps, je cherche un moyen de me surpasser, de sortir de ma zone de confort et de me secouer. C’était l’occasion de me fixer un objectif : entamer la discussion avec minimum une maman … ?
Pas le premier, ni le deuxième mais le 5ème jour, j’ai réussi, j’ai entamé la discussion, ne me demande pas comment mais je l’ai fait. Et tu sais quoi j’étais super fière en rentrant ! Hé ouai meuf !
Est-ce que je suis la seule à me faire un sang d’encre pour ça ?
Est-ce que les autres aussi pensent la même chose dans la cour ?
Et Marine dans tout ça ?
Elle était vraiment très contente, depuis le temps qu’on lui en parlait… Nous l’avons accompagnée les deux le premier jour, puis le deuxième j’ai pris ma matinée de congé pour l’accompagner de nouveau. Puis le rythme a commencé, jeudi UAPE le matin et vendredi je l’ai amené avec Damien.
Ça ne s’est pas vraiment passé comme je le pensais. Je pense lui avoir transmis un peu mes angoisses du coup, le premier jour j’ai dû l’accompagner jusqu’au vestiaire, puis le deuxième jour, la maîtresse la prise un peu « de force ». ça m’a fendu le coeur mais il le fallait… Il n’y a pas eu de souci entre l’UAPE et l’école. Mais à chaque fois que je l’amenais moi, elle faisait la moue, elle a pleuré quelques fois, même avec les coeurs aux poignets, dans la poche… Rien. On lui a parlé, expliqué etc…
Puis révélation, aujourd’hui elle nous a fait un câlin un bisou et est partie donner la main à une petite copine. #FIERTEDEMAMAN
Le bilan après trois semaines :
- Marine rechigne toujours à rentrer avec les autres, main dans la main.
- J’ai moins d’insomnies à cause de l’école mais j’ai des pointes d’angoisse dans la cour.
- Quand je l’amène à l’UAPE les jours de travail, elle est toute contente et ça me fait du bien.
- J’ai toujours la larme à l’œil et le cœur serré quand je vois qu’elle résiste à la maitresse pour rentrer.
- J’ai toujours le cœur tout chaud quand je vais la chercher et qu’elle court dans mes bras.
- Elle me dit qu’elle m’aime même quand elle est à l’école et ça j’adore.
- Elle me raconte un petit peu ce qu’il se passe en classe et qui est assis à côté d’elle.
- Elle serre son frère très fort et lui demande si elle lui a manqué.
- Elle me/nous teste pour diverses choses : la langue, l’autorité et j’en passe.
- Les matinées passent trop vite, sérieux 2,5 heures, c’est rien.
- Je l’ai aperçue dans son rôle de maîtresse et ça me rappelle ma sœur et moi.
- Elle dessine mieux, suit les traits et s’applique.
- Elle adore quand je lui dessine un petit cœur sur ses poignets.
- Elle ne pleure plus, elle fait un bisous et gros câlin à son frère et à moi
Et vous alors cette rentrée plutôt cool ou bof ? Vous avez aussi des souvenirs d’enfance marquants de cette période ?
PS: cet article des Fabuleuse au foyer me parle beaucoup et à vous ?
A bientôt !