Cher Journal,
Enfin je peux mettre des mots sur ceux qui ont été les 9 mois les plus longs de ma vie. Difficile à croire alors que pour #JolieMarine tout avait filé sans embuches, avec une humeur euphorique, aucun pépin à l’horizon et forme presque olympique. Il est maintenant temps pour moi de tourner la page en mettant par écrit ces premiers mois compliqués autant pour moi que pour ma petite fille, son papa et ma famille.
Après 9 mois avec notre petite fille chérie, nous avons eu envie de remettre ça. Non pas parce qu’elle ne nous suffisait pas, mais on s’est dit pourquoi ne pas laisser faire la nature et quand ça vient, ça vient. BAM le test fut positif. Je l’avoue, on était très surpris et tout d’un coup pleins d’appréhension. Les questions se bousculaient les unes après les autres et enfin, la joie de revivre une grossesse et de l’annoncer à #JolieMarine. D’ailleurs elle commençait tout juste à marcher. Nous ne savions toutefois pas, à ce moment-là, que le chemin pour voir notre bébé serait long et laborieux…
Un avenir incertain
Le 4ème mois de grossesse, nous allions apprendre une nouvelle qui allait tout changer. Les différents tests avaient été faits et les résultats n’étaient pas des plus concluants. C’était un vendredi comme les autres et je faisais un contrôle chez ma gynécologue. Ce jour-là, tout s’effondra. Je me retrouvais assise, seule avec la gynécologue qui m’annonçait qu’il faudrait penser à faire un test supplémentaire pour écarter la possibilité d’une trisomie ———————————-. Après avoir entendu ce mot, je n’ai plus rien compris. Tout se mélangeait dans ma tête et j’ai regretté que le papa ne soit pas là, lui, pour comprendre la suite. La suite… une trisomie 13/18. L’explication a suivi, une explication des plus médicales.
Lors de l’échographie, elle avait aperçu un souci aux reins ainsi qu’au cerveau. Ces deux facteurs, cumulés à ma prise de sang qui était dans une catégorie intermédiaire, lui ont fait suspecter une trisomie 13/18. « Cette trisomie n’est pas viable. C’est pourquoi un test supplémentaire est vivement conseillé, pour écarter toute probabilité », m’expliqua-t-elle. Elle me proposa deux tests : l’amniocentèse, qui permet d’extraire du liquide amniotique et d’en vérifier les chromosomes, ou une prise de sang, dont l’échantillon est envoyé et analysé en laboratoire. La première formule est invasive (une longue aiguille qui pique dans le ventre) mais permet des résultats rapides et fiables. La seconde est moins rapide, le résultat arrivant après 3 semaines. La manière dont elle me l’avait annoncé n’était pas des plus amicale, mais en même temps comment annonceriez-vous ce genre de chose vous ?
Après cette nouvelle et toute cette masse d’informations, que pouvais-je dire ? J’étais un peu dans les nuages. Ma tête bouillonnait, je ne savais pas quoi faire. Une dernière question, cela me semblait évident, je voulais savoir son sexe, fille ou garçon ? C’est un garçon… J’ai demandé un temps de réflexion pour le choix du test. Je me suis levée et je suis partie telle un zombie. Tu imagines, cher Journal ? Je suis sortie et j’ai appelé le papa. Les larmes montaient mais je ne voulais pas craquer, surtout pas en arrivant chez mes parents, où je devais rejoindre #JolieMarine. En la voyant, je l’ai serrée fort fort dans mes bras. J’étais loin d’imaginer que ce jour-là allait être le commencement d’une grossesse compliquée.
Nous avons décidé de ne rien dire à la famille jusqu’aux résultats. Mes parents et particulièrement ma sœur m’en ont voulu. Paraître en bonne forme lorsque tout le monde vous demande si tout va bien n’est pas vraiment évident. Je misais sur un « Je suis fatiguée » ou « J’ai mal au dos ». Une sortie d’entreprise était d’ailleurs prévue, que j’ai dû évidemment annuler, sans regrets, puisque je ne pouvais marcher autant sans prendre de risques. En attendant le jour du test, j’ai continué à travailler pour essayer de ne pas cogiter sans arrêt sur notre futur. Un futur mit sur pause quelques jours… Et ces quelques jours furent les plus long de ma vie.
La peur au ventre
Nous avons finalement opté pour l’amniocentèse, certes invasive et « douloureuse », mais fiable et rapide. J’entamais mon 4ème mois, il fallait faire vite avant que bébé ne prenne trop de place. Quelques jours plus tard, nous avons emmené #JolieMarine chez mes parents et sommes partis faire ce test. Tu le penses bien, les jours précédents il m’était impossible de dormir, d’arrêter de penser. Ma tension était haute, je tremblais, j’avais des vertiges, quoi de plus normal lorsqu’on doit te piquer le ventre avec une aiguille pour savoir si ton bébé vivra ou pas ? J’avais peur, mais j’avais confiance en ma gynécologue. Et enfin, main dans la main, nous nous regardions lorsque elle piqua l’aiguille. En quelques mots, ce n’est pas très douloureux. C’est une sensation bizarre, j’ai surtout senti le prélèvement du liquide mais en comparant à l’accouchement, je dirais que non ce n’est pas douloureux.
Rentrés seuls à la maison, je suis restée alitée toute la journée, incapable de me lever avec une pesanteur au ventre et une grosse fatigue (normale apparemment). J’ai dormi, bu, grignoté, pleuré et regardé des séries, ce qui m’a permis de penser à autre chose, ou du mois d’essayer. Il m’avait été interdit de faire des efforts et de porter ma petite durant 3 jours. Durant ces longues journées, je m’efforçais de penser positif, oui mais facile à dire… je lui parlais, à ce petit prince qui habitait en moi. « Tu es fort, tu es un battant, tu vas bien, hein dit? Tu vas bien? Mon petit prince, mon petit garçon ». Heureusement le soir, ma petite fille était là pour me changer les idées avec ses rires, ses cris et ses petits pas toujours plus sûrs. Après ces trois jours d’angoisse, enfin le téléphone sonna. Le résultat : négatif.
Le stress et l’angoisse tombèrent d’un coup, entraînant une énorme fatigue, comme ça, grâce à une phrase. « Le test est négatif, votre bébé va bien ». Et soudain une énorme fatigue, avec ce stress et cette angoisse qui tombèrent d’un coup, comme ça, grâce à une phrase. « Le test est négatif, votre bébé va bien. » Enfin, nous pouvions reprendre le cours de notre vie, penser à ton futur petit gars ! Tu auras les yeux bleus de papa ? Les cheveux châtains ?
Les semaines suivantes, nous étions légers. Enfin, ce poids s’était envolé ! La suite de la grossesse ne fut par pour autant de tout repos, mais ça, c’est une autre histoire…
Tu l’auras peut-être constaté par mon récit, cher Journal, que cette histoire m’a beaucoup affectée. Un début de grossesse euphorique puis la descente à toute vitesse avec cette nouvelle. Je ne pensais pas l’écrire un jour. Moi qui d’habitude suis discrète et timide, je te raconte un bout de mon histoire sur un blog… Me replonger dans ces souvenirs, me remémorer mes états d’âmes, a fait remonter un poil d’angoisse. Mais finalement tout va bien, mon petit garçon est là.
Mon petit garçon est là. Ce petit bonhomme…
Notre petit Damien.
A tout vite…